Végétarisme et muscle : l’interview du sportif veggie Nicolas Doddi

Veggie et baraque, impossible ? Lol

Végétarisme et muscle, la galère ? Pas si sûr. Entre deux blancs d’œufs et steacks de Seitan, j’ai rencontré Nicolas Doddi, sportif de haut niveau en Body-Fitness naturel.Nicolas Doddi, sportif de haut niveau en Body-Fitness naturel.
Musclé et veggie, qui est
Nicolas Doddi ?

Nicolas est personal trainer pour My concept, une société dont l’activité principale est du training pour des clients privés, mais également spécialisée sur les questions de qualité de vie au travail, en proposant du sport et de la relaxation en entreprise, dans toute la France. Mister Doddi est sportif de haut-niveau en Body-Fitness naturel*. En 2008, il fut le plus jeune à remporter les championnats de France, d’Europe et du monde de la discipline (son palmarès ici). Sa particularité ? Il est végétarien. Et, dans cet univers de shakers ultraprotéinés, ça compte.

Charly : Pourquoi es-tu devenu végétarien ? 

Nicolas : Par curiosité d’abord, puis par conviction. Outre les aspects éthiques liés au bien-être animal, c’est la question de l’environnement et de la santé qui m’ont décidé à « passer le pas ». Et puis, entre végétarisme et muscle, pourquoi choisir ? Il faut surtout accepter d’ouvrir les yeux :  une production carnée devenue industrielle, inutile et déconnectée, sans parler du système et des éleveurs qui sont à bout de souffle. Au milieu de ce désordre alimentaire, voire cette jungle, j’avais besoin de remettre du sens dans mon alimentation.

Evidemment, lorsqu’on parle végétarisme et muscle, difficile de faire l’impasse sur les protéines. Comment fais-tu pour tes besoins protéinés ? Tu ne te supplémentes pas ?

Et comment faisaient Carl Lewis, Maria Navratilova ou l’ultra marathonien Scott Jurek ? Je n’ai ni besoin ni envie de me supplémenter. Pourtant, on ne peut pas dire que je n’ai pas de muscles ! Je mange environ 4 à 5 blancs d’œufs bio, chaque jour. J’opte pour le mélange céréales / légumineuses, qui me donnent les bons acides aminés. J’ai banni le gluten, les produits laitiers, la nourriture raffinée et transformée (farines, blé, pâtes, pain blanc) et misé sur les farines alternatives (lupin, sarrasin, amarante, coco), bien plus riches en protéines. Pour les lipides, que de la qualité : avocats, huile de lin et de colza, oléagineux. Crudivore, je mange les légumes crus pour absorber le plus de nutriments et vitamines possibles. J’essaie à chaque bouchée de tirer le meilleur parti de mes aliments.

As-tu expérimenté les protéines vegan ?

Tout à fait. Je prends de la protéine composée de protéine de pois, de chanvre et de riz brun, très hautement dosée en protéines végétales, mais sans l’inconfort digestif des protéines de whey ou de source animale. 

Quels résultats après ce changement ?

Comme tout le monde, j’ai bien sûr eu peur de briser le mythe des muscles et des protéines animales. Pas de barbaque, pas de bras ! Mais je n’ai pu que constater un gain de définition musculaire, de force et d’endurance, sans compter un meilleur confort digestif. Après 6 ans de pratique, j’ai eu moins de blessures, notamment les tendinites, car l’excès de protéines animales ou de mauvaise qualité attaque les tendons et ligaments.

Comme on peut le voir, Nicolas Doddi n’a aucune définition musculaire à cause des protéines végétales…. Hum.

 Any more tips/advices ?

Comme à mes élèves, je recommande de continuer leur activité physique et de diminuer progressivement la consommation de viande. Mais pour faire la « bascule », il faut se concentrer sur la qualité des apports nutritionnels pour que votre organisme ne manque de rien. Donnez-vous une période de test sur 2/3 mois, vous n’avez rien à perdre !

Une petite recette veggie et protéinée, facile à faire, pour mes internautes ?

La galette Doddi mais pas dodue, sans gluten ni lactose, mais riche en protéines : Mélanger 4 blancs d’œufs et 1 œuf entier car le jaune est nécessaire pour avoir la totalité des acides aminés présent dans l’œuf. Rajouter le « sec » : 100 g de farine de sarrasin (#noglu, à défaut, celle de lupin ou de lentilles vertes convient), ½ c.à.c de cumin, curcuma et paprika doux pour leurs actions anti-inflammatoires et digestives. Mélanger. Si la pâte est trop épaisse, rajouter un peu d’eau. Graisser le fond d’une poêle avec de l’huile de coco (plus résistante à la cuisson), cuire la préparation à feu doux, puis la retourner délicatement de l’autre côté. Cuisson, environ 5-6 minutes. Après, deux version, selon vos goûts :

– salée : agrémenter avec de l’huile de coco sur la galette une fois cuite ou du guacamole frais, avec une salade de crudités et graines de courges, de chia et lin.
– sucrée : remplacer les trois épices par de la cannelle moulue. Une fois la galette cuite, étaler du miel d’acacias (IG plus bas que le miel classique) ou de la purée de cacahuète, de noisette ou d’amandes bio, une banane bio écrasée mélangée avec 1 c.à.c de chocolat non sucré Van-Houten pour ceux qui aiment le chocolat. Un régal !

* du bodybuilding, mais en propre : contrôles antidopage, gabarits poids/taille cohérents, et des titres dispensés par la FFHMFAC, la seule fédération habilitée par le ministère de la Jeunesse et des Sports.

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