Lutte contre la sédentarité : les risques pour la santé sous-évalués !

La sédentarité, mal du siècle ?

La sédentarité, le mal du siècle ? Bon, elle partage le palmarès avec le stress, le mal de dos et bien sûr les selfies intempestifs. Une nouvelle étude de l’association Attitude Prévention, menée dans 8 pays européens, vient de paraître ce matin. L’occasion de faire un focus sur la sédentarité et l’activité physique. 

Qu’est-ce que la sédentarité ?

C’est le fait d’être assis. Longtemps. Combien ? Selon, l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), on est sédentaire au-delà de 7 heures passées assis par jour. 7 heures ? Hum, ça en fait du monde ! Ecoliers, collégiens, lycéens, étudiants dans les amphis (souvenirs souvenirs…), chauffeurs de taxi ou de Uber, développeurs, employés de bureau, costumes-cravates… Pour lutter contre la sédentarité, l’OMS recommande de faire 10 000 pas par jour, soit : 20 minutes de marche, 15 minutes de natation mais aussi 30 minutes de bricolage ou 40 minutes de yoga. Une activité qui réduirait la mortalité de 30%. Encore faut-il prendre le temps. De vivre, et de bouger. On retrouve ce message dans chacun de mes bouquins !

Qui a réalisé cette étude ?

L’association Attitude Prévention. C’est-à-dire l’ensemble des assureurs français, lesquels ont également une mission de sensibilisation concernant les dangers de la route, les risques d’accidents domestiques ou ceux liés à la santé. Ils ont donc commandé une étude à l’institut Harris Interactive, lequel a envoyé des questionnaires en ligne du 13 au 23 avril dernier auprès de 8 échantillons de 500 personnes majeures, chacun représentatif des Allemands, Britanniques, Espagnols, Finlandais, Français, Hollandais, Italiens et Portugais…

Que mesure l’étude ?

Le degré de connaissance des méfaits de la sédentarité pour la santé, les activités de loisirs préférées des Européens et l’importance de bénéficier ou non d’infrastructures dédiées à l’activité physique et/ou sportive sur le niveau de pratique. Ayant lu l’étude en avant-première, j’en ai tiré 5 enseignements principaux :

1. Les français parmi les plus sédentaires

Les Européens passent en moyenne 7h26 assis par jour. Ok, ça c’était pour la moyenne. La répartition est très inégale. Finlande : 5H50 de temps assis par jour. Pays-Bas : 6H13 par jour. Ils se bougent ! Les Anglais caracolent en tête avec 8H13. Et les frenchies ? 7H24 de temps de sédentarité par jour ! Nous sommes dans la moyenne, mais aussi dans le trio de tête, juste derrière l’Italie. Les français seraient-ils de vrais pantouflards? On le savait déjà un peu, mais tout de même ! Et dire qu’on passe 1/3 de notre vie à dormir, en position allongée. L’autre tiers, assis. Comment voulez-vous que l’Homme se tienne debout ?

2. Les risques de santé (largement) sous-estimés

Si l’on ne bouge pas assez, que risque-t-on ? Obésité, maladies cardiovasculaires, diabète, dépression… 72 % des Européens ignorent un ou plusieurs des risques cités, sauf pour les finlandais (encore eux !), qui sont les mieux informés : moins de 1 sur 2 d’entre eux sous-estime les risques contre 4 sur 5 en Allemagne et 3 sur 4 en Italie. Commencent à me courir sur le haricot ces finlandais…

3. Plus d’infrastructures, moins de sédentarité

On est d’accord, s’il y a une coulée verte à côté de chez nous, un terrain de tennis, une piste cyclable ou un sentier balisé, on a nettement plus de chance de bouger plutôt que de scroller. C’est aussi un des enseignements de l’étude, ou plutôt une confirmation. « Les pays où les niveaux d’infrastructures sont jugés les moins bons sont ceux dans lesquels il est déclaré que l’incitation à la pratique d’activités physiques serait plus forte s’il y avait davantage d’infrastructures. En Espagne, au Portugal et en Italie, plus de 2 personnes sur 3 estiment qu’elles feraient plus d’activités physiques si elles avaient accès à davantage d’infrastructures », explique l’étude.

4. Les jeunes plus sédentaires que les aînés

… mais plus enclins à se bouger. Dans tous les pays interrogés, les 18-35 ans passent plus de temps assis chaque jour que leurs ainés (8h19 contre 6h53 pour les 50 ans). La moitié d’entre eux disent qu’ils regardent un film, une émission ou une soirée (Netflix, j’écris ton nom) alors que les personnes âgées de 50 ans favoriseraient la lecture ou la promenade. Mais toujours selon l’étude, les jeunes Européens seraient davantage prêts à bouger s’ils avaient plus d’accès à des activités de plein air, à des infrastructures dédiées ou à des équipements sportifs… En gros, « j’voudrais bien, mais j’peux point ». Oui et non, car même s’il existe des disparités sur le territoire (je pose ici un rapport du ministère des sports de janvier 2011sur la question pour les petits curieux), il y a bien un chemin ou un lopin de terre facilement transformable en aire d’activité physique, avec certes, un chouilla de créativité…

5. La sédentarité tue

Sortons du cadre de cette étude. Selon le dernier baromètre du niveau d’activité physique ou sportive des Français, ¾ d’entre eux ne seraient pas assez actifs. 7 889 pas, en moyenne, loin des 10 000 pas quotidiens, qui est plus un repère facile à intégrer qu’une norme à laquelle il faut se conformer, je précise ! Qu’est-ce qui influe sur le nombre de pas fait ou non ? La météo, le fait d’être ou non en surpoids, le sexe, l’âge, la pratique d’un sport ou de celle des écrans. Le principal frein ? Le manque de temps ! Hum, 1H22 passés en moyenne sur les réseaux sociaux en France. Get off from Facebook ! Enfin, petit message à l’intention des parents, le niveau d’Activité Physique des enfants serait lié à celui des parents. En effet, le taux de pratique chez les enfants dont le parent exerce lui-même une Activité Physique (marcher vite, monter les escaliers et les descendre, nager tranquille, faire un peu de vélo, de bricolage) s’élève à 78 %. À l’inverse, il descend à 61 % lorsqu’il ne pratique pas. A méditer. Remember : 1 heure d’activité physique quotidienne réduirait de 30 % le risque de mortalité2.

Conclusion (en images) :

BOUGEZ !

2Sources : Chi Pang Wen The Lancet 2011. 2015 Am Med Association – Leisure Time Physical Activity and Mortality – A Detailed Pooled Analysis of the Dose-Response Relationship. 2012 PLOS Medecine – Leisure Time Physical Activity of Moderate to Vigorous Intensity and Mortality: A Large Pooled Cohort Analysis

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